Hérédité du cancer du sein: ce qu’il faut savoir

Je me penche aujourd’hui sur un sujet qui touche toutes les femmes de plus ou moins près : le cancer du sein. Certaines d’entre nous se sentent particulièrement concernées parce que la maladie « court » dans la famille. Angelina Jolie elle-même a subi une double mastectomie préventive pour éviter l’affection qui avait touché sa mère. Mais qu’en est-il vraiment de l’hérédité du cancer du sein ?

Le « terrain » familial, mythe ou réalité ?

Chaque femme présente une « chance » sur dix de développer un cancer du sein à un moment ou à un autre de sa vie. Et dans 90% des cas, la maladie frappe sans que l’on observe un contexte familial. Il y a, en effet, de nombreux facteurs de risques différents. A lire, sur le sujet, l’article de la Société canadienne du cancer (il est en français, pas de panique!).

Mais dans 10% des cas, le cancer est lié à la présence d’un gène dit de prédisposition, un gène altéré ou présentant une anomalie. Les scientifiques ont pu identifier notamment deux gènes mis en cause dans le cancer du sein : le BRCA1 et le BRCA2 (pour BReast CAncer).

Avec pour conséquences dans les familles où ces anomalies sont identifiées :

  • Dans le cas d’une mutation sur le gène BRCA 1, le risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie augmente de façon spectaculaire jusqu’à 80%.
  • Quand il s’agit du gène BRCA 2, le risque atteint environ 50%.
  • Une tendance à survenir chez des femmes jeunes, non ménopausées.
  • Une apparition plus fréquente sur les deux seins.

Si les mots techniques peuvent effrayer, il faut prendre le temps de s’informer et de comprendre !

Prédire le cancer du sein grâce au test génétique

La découverte du rôle des gènes BRCA 1 et BRCA 2 a permis de mettre au point des tests de dépistage génétique. C’est sur résultat de ce test qu’Angelina Jolie a décidé d’une double mastectomie préventive. Son geste a d’ailleurs entraîné une nette augmentation du recours à ce type de dépistage, comme l’Express.fr s’en est fait l’écho. Il faut tout de même noter que ces analyses génétiques restent coûteuses et complexes. En France, elles ne sont proposées qu’à certaines patientes considérées comme « à risque », selon les critères suivants :

  • Plusieurs cancers du sein précoces dans la famille
  • Cas de cancer touchant les deux seins dans la famille
  • Cas de cancer du sein chez un homme de la famille
  • Une apparition plus fréquente sur les deux seins.

Par ailleurs, on sait désormais que les mutations de type BRCA 2 sont plus fréquentes chez les Islandaises et les Juives ashkénazes.

Que faire en cas de risque héréditaire ?

La situation n’est pas plaisante, certes, mais en être consciente reste votre meilleur atout. Par contre, il existe des solutions moins radicales et moins traumatisantes que la double mastectomie. A commencer par une surveillance étroite en lien avec votre médecin généraliste et/ou votre gynécologue.

Eux seuls pourront calmer vos angoisses et répondre aux questions que vous vous posez. Pensez aussi à des réflexes simples comme vous palper les seins régulièrement, une fois par mois. Des vidéos sur youtube.fr vous expliquent comment le faire efficacement. Et ce conseil est valable pour toutes les femmes : surveiller sa poitrine est le premier geste de dépistage, il est gratuit et, en outre, personne ne peut le réaliser mieux que soi-même. Enfin, dès 50 ans et pour toutes les femmes, c’est mammographie tous les 2 ans. Notez que le coût de l’examen est pris en charge par la Sécurité sociale.

Pour compléter vos connaissances sur le facteur d’hérédité dans le développement des cancers féminins, la Ligue contre le Cancer met à disposition, en ligne, des brochures très bien pensées. Lisez-les : savoir, c’est prévenir.

J’ai 23 ans, toutes mes dents et le clavier collé aux doigts. Ici, je parle de tout ce qui me passe par la tête en espérant transmettre des choses sympas aux curieuses que vous êtes !